Entretien avec Matthias Soberon : l’artiste du cocktail
Avec +100k abonnés sur Instagram, Matthias Soberon est bien plus qu’un mixologue : il est un véritable artiste, repoussant les limites de la créativité dans le domaine des cocktails.
En cette période de Dry January et de Tournée Minérale, Matthias a généreusement partagé avec nous quatre de ses créations exclusives, toutes élaborées à partir des vins sans alcool de Vintense : le Cobbler sans alcool, la Pina Colada sans alcool, le Gloria sans alcool et l’AirMail sans alcool.
Dans cette interview fascinante, Matthias nous dévoile son parcours, ses inspirations et sa passion pour l’art de la mixologie sans alcool. Préparez-vous à être inspiré et émerveillé par le talent et la vision uniques de Matthias Soberon.
1. Bonjour Matthias ! Tout d’abord, pour ceux qui ne te connaissent pas encore, pourrais-tu nous présenter brièvement ton travail ?
Bonjour, je m’appelle Matthias Soberon. J’ai 34 ans et j’habite à Gand (Belgique). Professionnellement, j’enseigne l’éducation musicale et l’anglais et je suis consultant en cocktails/photographie, à la fois en freelance et pour des bars.
2. Matthias, raconte-nous un peu comment tu es tombé dans le monde fabuleux de la mixologie ! Qu’est-ce qui t’inspire le plus lorsque tu crées tes cocktails uniques ?
J’ai découvert mon intérêt pour ce domaine en favorisant les cocktails et les mixers plutôt que la bière et le vin. C’est d’ailleurs à travers les cocktails que j’ai peu à peu développé un goût pour ces deux derniers. En 2016, j’ai aménagé un bar dans le sous-sol de ma maison précédente, simplement pour apprendre l’art du mixage. J’ai créé une page Instagram pour partager mes expérimentations, et 7 ans plus tard… me voici.
Ce qui me motive le plus lorsque je concocte des boissons, c’est l’univers des saveurs et l’expérience d’évasion que procure la dégustation d’un cocktail. Bien que de nombreux produits de qualité existent, pour moi, la véritable essence de l’évasion hors du tumulte de notre monde réside dans le fait de savourer une boisson qui offre une palette complète de saveurs en combinant différents types d’ingrédients.
3. Waouh, plus de 100 000 abonnés sur Instagram, c’est fou ! Comment les réseaux sociaux, en particulier Instagram, t’ont-ils aidé à partager ta passion pour les cocktails ?
J’ai principalement commencé sur Instagram fin 2016, début 2017 pour « documenter mon propre travail ». Je pouvais prendre rapidement une photo des boissons que je réalisais, écrire la recette en dessous et c’était tout. J’ai rapidement remarqué qu’il y avait une petite mais dévouée communauté qui faisait « la même chose » que moi. Avec la popularité croissante des cocktails au fil des années, mon travail a été remarqué, ce qui m’a poussé à me challenger pour proposer un meilleur « contenu » à la fois en termes de recettes et de photographie.
Je dois admettre que je suis principalement photographe, donc je ne me suis jamais vraiment lancé sur TikTok ou YouTube pour partager mon travail, mais de cette manière, je trouve qu’Instagram reste l’application idéale pour partager mon travail avec mon public (même si la vidéo est devenue beaucoup plus importante là-bas aussi).
4. Quel est ton cocktail préféré et pourquoi ?
Mon cocktail préféré sera probablement toujours un classique « Trader Vic’s Mai Tai » : du rhum de haute qualité, du curaçao, du jus de citron vert et de l’orgeat d’amande (éventuellement mélangé avec du sirop de sucre ordinaire) sur de la glace pilée, avec une écorce de citron vert et de la menthe en guise de garniture.
Pourquoi ? Lorsqu’il est préparé correctement, je pense que c’est la seule boisson qui peut toujours me rendre silencieux et me transporter hors de ce monde. Ça, ou un bon Daiquiri (les cocktails au café suivent de près). Mais les cocktails dépendent tellement des humeurs aussi.
5. En parlant de créations, quels sont tes ingrédients ou techniques préférés lorsque tu te lances dans la création d’un nouveau cocktail ?
J’aime rechercher l’équilibre entre les cocktails classiques ou faciles à recréer et ceux qui repoussent un peu plus les limites. Je suis heureux de fabriquer mes propres sirops et liqueurs, bien que ma démarche diffère de celle d’un propriétaire de bar à cocktails haut de gamme. Ils doivent penser à l’équilibre de toute leur carte, tandis que je peux me concentrer sur chaque boisson individuellement. De plus, puisque je prépare tout depuis chez moi, je n’ai pas nécessairement accès à des équipements coûteux, ni l’envie d’expérimenter ou d’investir dans ces équipements.
Trouver cet équilibre entre me pousser à innover tout en restant fidèle à la simplicité constitue un peu mon terrain de prédilection.
6. En tant que professionnel de la mixologie, tu as constaté l’évolution des attitudes envers les cocktails sans alcool au fil des ans. Qu’est-ce qui t’a le plus marqué dans ce changement ?
La qualité des produits sur le marché. Je pense que chaque segment du marché (des bières aux spiritueux, des vins aux apéritifs) a connu une croissance exponentielle des produits disponibles. À ce stade, je peux facilement citer « plusieurs marques » par catégorie dont j’apprécie le(s) produit(s).
Dans les bars, le concept de boissons sans alcool a également trouvé sa place. La plupart des bars (haut de gamme) proposeront au moins 2 à 3 boissons qui correspondent à l’ambiance, au style et à la qualité du reste de la carte.
7. Participes-tu à Dry January ? 🙂
Je dirais que je participe à un « Conscious January ». Je n’aime pas me limiter complètement, mais je bois beaucoup moins. Je me demande à chaque occasion où je pourrais normalement prendre un verre (ou plusieurs) si je ne pourrais pas simplement m’en passer.
8. Quels sont, selon toi, les dernières tendances dans le monde des boissons sans alcool et des alternatives ?
Plus ou moins les mêmes tendances que celles que nous avons observées au cours des 3 à 4 dernières années. Avec des alternatives spécifiques (comme le vin, le gin, la bière) se rapprochant de plus en plus (en termes de saveur, de sensation et de qualité) de leurs homologues alcoolisés, mais aussi un monde de produits qui se démarquent par eux-mêmes, et qui ne fonctionnent pas nécessairement comme « une alternative ».
De même en termes de consommation. Une boisson sans alcool ne sera pas simplement « le même cocktail sans l’alcool ». Je crois en une sélection de boissons bien élaborées et bien choisies, qui ont le même attrait et reçoivent le même engouement. Les gens les boivent parce qu’elles sont délicieuses, pas seulement « parce qu’ils ne boivent pas d’alcool ».
9. Lorsque tu crées des mocktails avec les vins sans alcool Vintense, quelle est ta démarche ? Quelle a été ton inspiration pour le Terra Colada par exemple ?
Lorsque je crée des boissons sans alcool, j’essaie d’aborder plusieurs aspects. Tout d’abord : quels sont les arômes que j’apprécie moi-même ? Quelles sont les recettes assez simples pour que les gens puissent les reproduire facilement ? Contiennent-elles des saveurs que les gens n’ont pas peur d’utiliser ?
Avec le Terra Colada, j’ai choisi un cocktail dont les gens connaissent immédiatement le profil aromatique, tout en les incitant à l’essayer d’une manière « plus légère ». (De la même manière qu’il existe également un magnifique classique « Champagne Colada »). Il est également important qu’une boisson ait une texture suffisante en bouche. La combinaison de jus d’ananas et de crème de noix de coco maison donne une boisson qui a encore un goût rond et complet.
Enfin, Matthias, comment vois-tu la mission de Vintense et la qualité de leurs vins sans alcool ?
Je crois fermement aux marques qui se dépassent dans n’importe quelle catégorie. Après avoir goûté plusieurs de vos vins, je suis convaincu qu’il existe un marché pour les personnes qui ne veulent pas ou ne peuvent pas boire d’alcool mais qui apprécient néanmoins la palette de saveurs que les vins (pétillants) offrent, et Vintense semble être un acteur important dans ce domaine.